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Antidérapant et non-glissant : similitudes et différences

Les fabricants ne s’embarrassent pas toujours de nuances : « antidérapant » et « non-glissant » s’affichent côte à côte sur les étiquettes, sans distinction claire. Pourtant, derrière ces appellations se cachent des exigences bien différentes. Certaines normes européennes imposent des tests stricts pour l’une des mentions, tandis que l’autre échappe parfois à tout contrôle technique. Dans les rayons, les deux termes trônent sur un même produit, même si les critères de certification divergent sensiblement.

Cette absence d’uniformité se retrouve jusque dans les recommandations professionnelles. Selon le secteur ou l’usage, le vocabulaire fluctue, laissant les consommateurs face à des choix compliqués. Les repères manquent, les garanties aussi : entre sécurité réelle et simple promesse marketing, la frontière reste floue.

Antidérapant ou non-glissant : de quoi s’agit-il concrètement ?

Dans le domaine des revêtements de sol, « antidérapant » et « non-glissant » reviennent en boucle, en particulier pour les surfaces exposées à l’humidité. Que ce soit dans une salle de bains, une cuisine, un vestiaire ou autour d’une piscine, la fiabilité du sol fait figure de priorité. Mais ces deux mots ne désignent pas la même chose. Un revêtement antidérapant s’appuie sur des tests précis, validés par des normes comme la DIN 51130 (pour les utilisateurs chaussés) ou la DIN 51097 (pour la marche pieds nus). À l’inverse, l’expression « non-glissant » reste plus vague : elle suggère une certaine sécurité, sans s’appuyer sur des critères stricts ou des certifications claires.

La signalétique des carrelages antidérapants se base sur des classements (indice R pour les sols chaussés, A/B/C pour pieds nus), ce qui facilite la sélection en fonction de l’espace à équiper. Prenons le classement R : un carrelage R10 convient généralement à une salle de bain ou une cuisine, tandis qu’un R12 s’adresse aux cuisines collectives ou aux laboratoires. Ce classement traduit le niveau d’adhérence mesuré sur des surfaces inclinées. Dans les pièces humides, comme la salle de bains, il est conseillé de choisir un carrelage adapté et certifié.

Voici quelques situations où la distinction entre antidérapant et non-glissant n’a rien d’anecdotique :

  • Dans les maisons de retraite ou les vestiaires de salles de sport, des revêtements antidérapants sont installés pour protéger les usagers.
  • Les chaussures antidérapantes suivent des normes bien spécifiques, différentes de celles prévues pour de simples chaussures de sécurité.

Mais la notion de surface antidérapante ne s’arrête pas au carrelage. Vinyle, caoutchouc, pierres naturelles ou bandes spécialisées : chaque matériau propose une résistance au glissement adaptée à la fréquentation et à l’humidité des lieux. Pour choisir le bon sol antidérapant, il faut donc étudier les certifications, sans se contenter des promesses affichées sur l’emballage.

Les différents types de carrelage antidérapant et leurs particularités

Sur le marché, le carrelage antidérapant se décline sous de nombreux matériaux, pour répondre à toutes les contraintes architecturales et d’usage. Grès cérame, céramique, pierre naturelle, mais aussi vinyle ou caoutchouc : chaque option présente des caractéristiques spécifiques en termes de résistance au glissement et de longévité.

Le grès cérame s’est imposé dans les intérieurs modernes grâce à sa robustesse et sa faible porosité. Il trouve sa place dans les salles de bains, cuisines ou zones de passage, où la sécurité ne souffre aucun compromis. La céramique, lorsqu’elle est dotée de finitions texturées, assure aussi une adhérence renforcée. Du côté de la pierre naturelle, on gagne en authenticité et en résistance intrinsèque, parfait pour les terrasses ou les abords d’une piscine. Le vinyle, par exemple via les gammes Safestep ou Surestep de Forbo, combine souplesse, confort et simplicité de pose. Quant aux sols en caoutchouc, proposés notamment par Nora, ils s’illustrent par leur durabilité et leur facilité d’entretien, en particulier dans les espaces collectifs.

Voici un aperçu des principales familles de matériaux et de leurs caractéristiques :

Matériau Spécificités
Grès cérame Robustesse, faible porosité, usage intérieur/extérieur
Vinyle (Forbo) Souplesse, sécurité, pose rapide
Caoutchouc (Nora) Résilience, confort, idéal zones collectives
Pierre naturelle Esthétique unique, forte résistance, usage extérieur

Pour les espaces très exposés à l’humidité ou aux passages répétés, des bandes antidérapantes comme celles de GL de Groot Lemmer BV protègent efficacement terrasses en bois et escaliers. Les vernis polyuréthane permettent quant à eux de renforcer l’adhérence lors de rénovations ciblées.

Aujourd’hui, le carrelage antidérapant conjugue innovation technique, diversité esthétique et exigences de sécurité, une évolution salutaire pour tous ceux qui refusent de choisir entre style et tranquillité d’esprit.

Chaussures de sport sur escalier humide extérieur

Comment sélectionner un carrelage antidérapant adapté à ses besoins et aux normes

Pour opter pour un carrelage antidérapant pertinent, il faut d’abord prendre en compte l’usage prévu et se référer aux réglementations. L’objectif : assurer la sécurité de chacun, notamment dans les zones humides telles que la salle de bain, la cuisine ou les abords d’une piscine.

Les professionnels s’appuient sur deux normes principales :

  • La norme DIN 51130 mesure la résistance au glissement pour les utilisateurs chaussés. Elle classe les carrelages selon l’indice R :

    • R9 : pour les pièces à faible risque (salon, chambre)
    • R10 : pour les entrées, cuisines, salles de bain
    • R11 à R13 : pour les lieux professionnels ou à trafic intense

Pour les zones où l’on circule pieds nus (douches, piscines, vestiaires), la norme DIN 51097 et son classement ABC s’appliquent :

  • A : vestiaires et saunas
  • B : douches et bords de bassins
  • C : escaliers immergés ou surfaces inclinées

Prenez en compte la destination du sol, le type de fréquentation et le degré d’exposition à l’humidité. Dans une cuisine collective, tournez-vous vers un indice élevé. Pour une salle de bain domestique, un carrelage R10/B suffit généralement à garantir une adhérence confortable.

Enfin, n’oubliez pas que l’entretien joue un rôle clé : un nettoyage adapté et régulier prolonge les qualités antidérapantes du revêtement. Suivez les conseils des fabricants pour préserver la sécurité au fil du temps.

À l’arrivée, choisir un sol vraiment fiable, c’est refuser le flou des étiquettes et miser sur une lecture attentive des normes. Demain, vous marcherez plus sereinement, et sans hésiter sur la terminologie.